Prestation d’aide à l’intégration dans les lieux collectifs d’accueil de jour (AILA) durant les vacances scolaires

Le 19 juin dernier, Monsieur le Conseiller d’État, Frédéric Borloz, annonçait la fin de l’aide financière pour l’accueil de jour des enfants à besoins particuliers dans les garderies durant les vacances scolaires et cela dès les vacances d’automne 2023.

Pour justifier cette décision, Monsieur Borloz s’appuie sur un article de la loi sur la pédagogie spécialisée (LPS) limitant l’accueil de ces enfants aux seules activités parascolaires, cela afin de garantir la journée continue des écolier.e.s.

Quel dommage que le Grand Conseil n’ait pas reçu une proposition de modification de cette loi afin de poursuivre cet accueil indispensable, également pendant les vacances.

Et quel dommage aussi de ne pas avoir discuté avec les membres des réseaux d’accueil, les associations de soutien aux personnes handicapées, les communes ainsi que ses collègues du Conseil d’État ?

Cette décision, il faut le reconnaître, se fait sur le dos de personnes vulnérables qui ont justement ce besoin d’aide pendant les vacances, tout autant, si ce n’est plus que les enfants du milieu ordinaire. Ils ont en effet, besoin de plus de temps et d’aide pour se socialiser.

Il faut rappeler que la Suisse a signé la Convention de l’ONU (Convention relative aux Droits des personnes handicapées CDPH) qui demande justement une égalité pour toutes et tous et en particulier une inclusion de ces enfants.

A son article 24 CDPH : Éducation, il est écrit : Les États Parties reconnaissent le droit des personnes handicapées à l’éducation. En vue d’assurer l’exercice de ce droit sans discrimination et sur la base de l’égalité des chances, les États Parties pratiquent l’intégration à tous les niveaux d’enseignement et offrent des possibilités d’éducation tout au long de la vie qui visent à :

-Ce que les mesures d’accompagnement individualisées efficaces soient prises dans un environnement qui optimise le progrès scolaire et la socialisation, conformément à l’objectif de pleine intégration.

Et ce n’est pas parce qu‘il y a un enfant avec un handicap dans une famille que les parents n’ont pas besoin de travailler hors du domicile, et ceux qui travaillent n’ont généralement pas plus de 5 semaines de vacances par année. L’handicap éprouve déjà beaucoup les familles, l’aide est indispensable et cela est d’ailleurs inscrit dans la Constitution vaudoise (art.61.).

Pour nous, personnes concernées, cela va à l’encontre des progrès qui seraient attendus en vue de l’inclusion de l’enfant qui vit avec un handicap.

Nous espérons que cette prise de décision ne sera pas définitive et que les besoins effectifs des enfants extraordinaires et de leurs familles seront finalement entendus.

Nous sommes toujours prêts, associations ou familles à répondre à toutes les questions qui pourraient aider à trouver des solutions adéquates pour tous.