La Cité du Genévrier a dorénavant son Centre d’Orientation et de Formation Professionnelle

L’intégration en emploi adapté aux jeunes adultes vivant avec une déficience intellectuelle légère fait partie des défis majeurs d’une institution comme la Cité du Genévrier.

Cette dernière est constamment à la recherche d’idées novatrices permettant de garantir une transition sereine et réussie vers le monde professionnel. C’est pourquoi, elle a ouvert en août dernier un Centre d’Orientation et de Formation Professionnelle (COFP) pour de jeunes adultes âgés entre 18 et 23 ans, au cœur de Saint-Légier.

La Cité du Genévrier (Fondation Eben-Hézer) accueille près de 200 personnes en situation de handicap.

Sa nouvelle structure propose neuf places d’apprentissage pour pouvoir, à l’issue de la formation de trois ans, intégrer un travail en entreprise.

Ils sont actuellement quatre apprentis mais le COFP va progressivement augmenter ses objectifs pour accueillir neuf personnes d’ici l’été 2023.

Le responsable de la division travail et logistique de la Cité du Genévrier, Monsieur Pascal Magnenat, explique que « la première année, les apprentis font des stages découverte en entreprise pour les aider dans leur orientation. La deuxième année est davantage dévolue à acquérir le savoir-faire et le savoir-être liés au métier choisi. Enfin, pendant la dernière année, les apprentis vont faire des stages de longue durée en entreprise en vue d’y être insérés. »

Le COFP offre des locaux accueillants et aménagés de manière optimale afin que les apprentis puissent y acquérir les compétences professionnelles et sociales nécessaires à leur intégration en entreprise et, selon leurs aptitudes, viser une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP).

En effet, tout est pensé pour que ces jeunes aux besoins particuliers puissent apprendre et gagner en autonomie.

Dans une des salles de classe, les apprentis reçoivent entre autres des cours de médiation socio-émotionnelle et de numératie. « Tout est axé sur la pratique, poursuit la responsable. On leur apprend à compter l’argent, à mesurer des longueurs, etc. » Deux autres salles complètent les lieux : l’atelier pour les apprentissages pratiques, dotés de machines distinctes, et la salle informatique. « Nous adaptons le programme en fonction des besoins spécifiques de l’apprenti », précise Pascal Magnenat. « A la fin du cursus, on proposera l’intégration en entreprise en fonction des compétences acquises durant les 3 ans.

La responsable Emilia Lepori-Andersen ajoute : « Dans un but pédagogique, les apprentis sont amenés à se rendre dans divers endroits (self-service, café, restaurant) pour se confronter à la réalité du lieu. Ils doivent, par exemple, choisir un repas équilibré en fonction de leur budget, apprendre à composer avec les files d’attente, calculer leur argent à la caisse, manger en communauté, débarrasser leur plateau-repas, etc. Cela fait partie des enseignements que nous souhaitons leur prodiguer afin de les autonomiser le plus possible ».

Le bilan semble déjà très positif après quelques mois de roulement.

Les 4 apprentis sont heureux de pouvoir bénéficier de l’enseignement ainsi de la dynamique du COFP pour créer des liens avec les entreprises de la Commune de Blonay – Saint-Légier et pour trouver des places de stages. Ils expliquent « avoir une meilleure idée du monde professionnel à travers ces expériences et pouvoir construire leur orientation ».

Ce qui est important car la projection des apprentis et la réalité du marché ne sont pas toujours en adéquation. Pour preuve, si un apprenti souhaite officier auprès d’un vétérinaire alors que celui-ci n’engage pas de stagiaire, il va falloir trouver une alternative avec la responsable de formation : promener des chiens auprès de la SPA, vendre des aliments spécifiques dans une animalerie, etc.

Du côté des enseignants, il a fallu faire un gros travail d’adaptation car parmi les 4 apprentis, 2 ont déjà travaillé en ateliers et 2 sortent d’une école spécialisée où ils n’ont pas encore acquis les apprentissages professionnels. Les enseignants ont donc dû adapter les supports de cours, en recherchant de la matière spécifique et adaptée aux besoins de chacun.

Quant aux apprentis, la gestion des émotions, des relations sociales et de la communication directe est un défi.

En effet, comment dire à l’autre ce que j’ai sur le cœur sans le blesser. C’est toute une dynamique de groupe à intégrer, comme réaliser qu’ils sont collègues et pas toujours amis.

C’est en définitive touchant d’observer que les problématiques sociales de ces jeunes sont les mêmes que pour tous les jeunes du même âge.

Monsieur Magnenat conclut : « Aujourd’hui, nous sommes déjà parvenus à insérer six travailleurs dont deux sont en poste à la Commune de Blonay – Saint-Légier. La prestation de suivi en entreprise permet de continuer à les accompagner sur le long terme. Le but est de décharger l’entreprise des tâches administratives et des éventuelles adaptations de postes nécessaires. »

Sabrina Penel, Responsable Communication à la Cité du Genévrier

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